Articles de familleloubet
Douce France
Planfoy, le 8 août 2015
Chers tous,
Nous voila arrivés au terme de notre voyage. Nous avons retrouvé avec plaisir notre maison, où rien n'avait bougé depuis notre départ.
La traversée de l'Allemagne s'est fait finalement plus rapidement que prévu.
Avec néanmoins quelques haltes agréables au bord d'un lac pour pêcher
puis à l'autostadt de Wolfburg
et enfin au coeur de la forêt noire.
Nous avons retrouvé la France à hauteur de Mulhouse
pour aller visiter le musée Shlumpf, qui m'avait marqué lorsque je l'avais visité avec mes parents il y a plus de 30 ans.
toujours une magnifique collection d'automobiles où se cotoient Bugatti, Masérati, Alpine et autres De Dion Bouton.
Mais, comme un signal annoncant notre retour, mon appareil s'est mis en panne le matin même, m'empêchant de vous inonder de photos comme j'avais l'habitude de le faire.
1 demie-journée plus tard, nous arrivions chez nous, avec le double plaisir du voyage accompli et du retour à la maison.
Nous avons donc bouclé notre tour d'europe en un peu plus de 7 mois, suivant quasiment le trajet que nous avions prévu, dans les temps impartis et en respectant notre budget.
Nous n'avons connu ni graves soucis de santé, ni panne mécanique majeure et les voleurs sont restés loin de nous.
J'avais imploré les dieux de nous donner du soleil. Quelle impudence! Les quelques journées et nuits chaudes que nous avons connu nous ont fait immédiatement nous rendre compte de la chance que nous avons eu de ne pas connaitre la canicule en camping-car. Imaginez une caisse blanche laissée en plein soleil toute la journée et vous aurez une idée des températures que nous avons pu connaitre à l'intérieur du camping-car.
L'espace confiné avec 5 personnes à bord rend toute recherche de fraicheur vouée à l'échec. Vous n'avez pu qu'à prendre votre mal en patience en espérant qu'une brise vienne enfin vous permettre de respirer un peu.
Que la Norvège parait déjà loin!
Il est encore un peu tôt pour dresser un bilan de cette expérience mais il est sûr qu'elle nous a marqué pour longtemps. Il est maintenant temps de vider notre maison roulante de tout ce que nous y avons accumulé en 7 mois, puis de lui offrir un nettoyage de fond en comble avant de la laisser se reposer … avant de repartir pour de nouvelles aventures.
Je pense aussi à vous, qui nous avez suivi à travers ce blog. Je vous remercie de votre attention et j'espère avoir pu vous faire partager au moins un petit peu du plaisir que nous avons eu à découvrir tous ces lieux, ces paysages et ces contrées parfois lointaines.
Bonsoir
J + 210
Hampen, le 31 juillet 2015
7 mois maintenant que nous sommes sur la route.
Ce mois de juillet fut encore nordique et la redescente depuis le Cap Nord jusqu'à Kristiansand fut l'occasion de découvrir d'autre parties de ce fabuleux pays. Nous avons fait le plein de paysages magnifiques que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
Trondheim, la route des trolls, Valldal, Geiranger, Unes, Borgund, Bergen, et pour finir Oslo et Lillehammer.
Nous en avons vus et pourtant quand je regarde le guide, je m'aperçois qu'il reste encore tant de choses à découvrir dans ce pays. Un mois n'aura pas suffi et l'on se dit notamment qu'il faudra revenir en hiver pour enfin voir les aurores boréales qui ne poussent que la nuit.
Le mois de juillet aura été également l'occasion de faire une deuxième halte, après celle de Hongrie. Un immense chalet dans la montagne, que nous avons rempli de rire et de jeux pendant une semaine.3181
Merci à Karine et Boris de nous avoir soufflé cette idée.
Après les fjords et les montagnes norvégiennes, nous avons découvert les plaines suédoises. Une petite semaine pour découvrir Stockholm et quelques autres endroits charmants avant de prendre le pont pour rejoindre le Danemark.
Arrivée à Copenhague le soir même et visite le lendemain d'une ville très attachante. Grace à son relief inexistant et à son réseau de pistes cyclables que nous n'avions encore jamais rencontré, nous avons sorti les vélos et passé la journée à déambuler dans la ville sur deux roues, en prenant soin d'éviter les orages autant que faire se peut.
J'y retournerai même le soir, tellement cette ville m'a emballé. Mon coup de coeur du voyage, sans aucun doute.
Et pour finir, comme nous l'avions promis aux enfants depuis notre départ, une journée complète à Legoland.
Comme vous le savez, il n'y aura pas de bilan de fin août puisque nous serons rentrés entretemps. Il nous reste encore quelques jours pour traverser l'Allemagne tranquillement et quelques étapes en France avant de rallier notre ville de départ.
A bientôt
Sud Suède?
Suède, le 28 juillet 2015
Chers Appolon, Zeux, Eole et autres dieux du temps et de la météo,
Pourquoi nous infliger tant de désarroi?
Depuis maintenant plus d'un mois, nous descendons dans le sud en espérant des jours meilleurs et notre ciel continue d'être aussi bouché que les trompettes de la renommée.
Certes, nous sommes partis du cap nord, ce qui nous laisse un peu de marge avant de croiser la canicule, mais quand même! Nous n'aurons connu des sommets norvégiens que les cimes enneigées et ceintes de nuages et la Suède ressemble à s'y méprendre à ces plaines pluvieuses de l'Asie.
Si d'aucuns souffrent des chaleurs estivales caniculaires, nous, nous souffrons d'un été que certains ici annoncent comme le plus pourri du siècle.
Pourtant, l'été sait être beau et chaud par ici, comme nous le prouvent les photos des autres blogs des années précédentes que nous nous refusons dorénavant à consulter, pour ne pas en rajouter à notre frustration: 15°C au meilleur de la journée, et des journées ininterrompues de pluie.
Nous avons pris acte de notre déveine et nous choississons de rouler dès que la pluie se met à tomber. Car nous le pouvons! En effet, nous croisons chaque jour de valeureux mais intrépides cyclistes en randonnée, qui se faisaient sans doute une joie de découvrir la Scandinavie en vélo, sans avoir à redouter la chaleur. Que ca à l'air dur, de pédaler protégés de la tête aux pieds par un poncho!
Heureusement, le soleil daigne faire quelques apparitions, et nous en profitons alors pour sortir découvrir ce nouveau pays.
Notre première étape s'est faite au bord d'un lac, dans un magnifique village, où nous aurons même eu le temps de pique niquer avant la traditionnelle ondée.
Notre bivouac du soir se fera au bord d'un autre lac, le premier s'étant révélé trop peu poissonneux.
Dans celui-là au moins, je peux être formel, il y a du poisson! Et même de sacrés bêtes, car, alors que j'avais ferré mon premier saumon et que je l'avais presque ramené sur le ponton, celui-ci, dans un ultime sursaut de vigeur et dans un coup de queue magnifique arracha mon bas de ligne, ne me laissant que ma déception et mon fil balottant dans le vent.
Deux jours plus tard, un nouveau rayon de soleil nous accueillit à Skokloster, à l'occasion d'un tournoi de chevaliers.
Après la visite du château, nous nous installons donc sur l'herbe pour déjeuner puis pour assister à la démonstration des cavaliers, rivalisant d'adresse avant de s'opposer en joute.
Profitant du beau temps, nous nous dirigeons directement sur Stockholm. Grand bien nous en fait, car seule la matinée nous épargnera, nous laissant ainsi le temps de découvrir la vieille ville avant que la pluie ne nous oblige encore une fois à plier bagage pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus jaune.
Toutefois, la pluie ne nous gène pas toujours, notamment lorque nous visitons les musées, comme celui de l'usine SAAB, une étape obligée dans notre périple.
Puis, nos deux dernières étapes nous mèneront à Goteborg, puis Malmo, mélange de modernité et d'histoire,
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Avant de quitter ce pays... sous la pluie.
Chers dieux, vous le comprenez maintenant, il est une chose de connaître le froid dans les montagnes bulgares en février, il en est une autre de vivre un mois de juillet sous la pluie par 15 °. Il ne vous reste plus beaucoup de temps pour que nous puissions user nos shorts autant que nous avons usé nos pantalons, pulls et blousons. Je n'espère déjà plus rien pour juillet, mais je vous attend au tournant d'août.
Vive les vacances
Mora, le 20 juillet 2015
Chère Danielle,
Je ne sais si c'est déjà l'esprit du retour mais je m'aperçois que je suis beaucoup moins assidu à l'écriture de notre blog.
Je ne ferais donc pas de longs discours sur les églises en bois debout,
ni sur les cascades que nous avons croisées sur notre route.
A ma décharge, il faut dire que nous venons de prendre nos quartiers d'été. Depuis le 11 juillet, les cours sont (enfin!) terminés et nous venons de délaisser le camping-car pour un sympathique chalet dans les montagnes norvégiennes pendant une semaine.
L'occasion de retrouver les Dimitriou, nos amis de Planfoy qui ont eu le courage de quitter la canicule française pour les frimas du Nord.
Dès leur arrivée, nous les avons entrainé dans une partie de pêche, malheureusement infructueuse.
Nous avons remis ça le lendemain, avec un seul poisson dans notre escarcelle, mais qui nous a quand même permis d'offrir un repas à tout le monde le soir avec les précédentes prises qui attendaient dans le congélateur. Tout le monde s'est régalé!
Profitant du soleil et des magnifiques paysages qui nous entourent, nous avons organisé un jeu de piste géant dans les montagnes avec épreuves et indices à retrouver.
Quelques jours plus tard, Emilien et Mélanie, nos amis orléanais, sont venus nous rejoindre et ce fut l'occasion d'une nouvelle partie de pêche, en rivière cette fois-ci.
Le soir, Emilien nous a même gratifié d'un mini-concert de saxophone et chacun a pu s'essayer à souffler dans l'étrange instrument.
Notre dernière aventure nous a mené sur la piste des chercheurs de pierres précieuses, armés de nos marteaux et de nos burins.
Mais même les meilleures choses ont une fin, et il nous a fallu rendre les clés de ce havre de paix.
Nous avons alors repris la route pour rejoindre Oslo, la capitale de la Norvège. Les Dimitriou se sont installés dans l'appartement qu'ils avaient loué et nous, nous avons retrouvé le camping-car et nous sommes installés juste sous le tremplin de saut à ski.
Oslo a été l'occasion de renouer enfin avec les musées, que nous avions un peu trop délaissés à mon goût, avec dans l'ordre:
Le musée viking,
Le musée de l'épopée du Kon-tiki,
Le musée maritime,
et enfin, le musée de l'expédition polaire “FRAM”.
4 musées dans la même journée, il en faut plus pour décourager nos petits aventuriers (sauf un peut-être, saurez-vous le retrouver?)
La journée s'est terminée par la visite de l'opéra d'Oslo, magnifique bâtiment plongeant dans le fjord d'un côté et s'élançant dans le ciel de l'autre.
Le lendemain, nous avons achevé notre visite par le tremplin, dominant toute la ville et le fjord.
Enfin, notre boucle norvégienne s'est achevée à Lillehammer, célèbre pour ses jeux olympiques de 1994.
Et dont il reste encore les infrastructures, dont les tremplins.
Nous avons eu le plaisir d'y rencontrer une famille française, et les enfants ont passé la soirée à jouer pendant que nous dégustions un excellent champagne français.
Mais la route m'appelle et m'attire et nous voila déjà dans un nouveau pays pour de nouvelles aventures.
Voila le résumé de notre mois de juillet mais tu comprendras bien sûr que j'ai attendu la semaine du 17 juillet pour t'écrire, afin de pouvoir te souhaiter un bon anniversaire de notre part à tous.
A très bientôt maintenant
Du nord au sud
Bergen, le 6 juillet 2015
Cher Rémi,
Que la Norvège est belle!
Malgré une météo capricieuse, nous en découvrons chaque jour de nouvelles facettes et c'est à chaque fois le même délice pour les yeux.
La seule difficulté consiste à réussir à l'imprimer dans sa mémoire car je crains que le 24x36 ne suffise pas. J'imagine parfois de longs travellings ou des contre-plongées au pied des cascades mais
1/ je n'ai pas le matériel nécessaire
2/ je n'ai pas le temps nécessaire
3/ je n'ai pas la technique nécessaire
5/ je n'ai pas le scénario nécessaire
Alors évidemment, une seule solution a surgi de mon esprit: Rémi, viens tourner ton prochain film ici!
Concernant les acteurs, tu n'auras que deux choix, soit les blondinets aux yeux bleus, soit les petits samis, descendants des valeureux lapons.
Quant à l'histoire, on peut facilement imaginer que la vie au bord du cercle polaire puisse occasionner de multiples aventures.
Pour le matériel, prends ce que tu veux, mais ETANCHE! Ici, l'eau se trouve sous toutes les formes, pluie, neige, torrents, lacs, fjords, mers, océan, Tu n'auras que l'embarras du choix.
Pour t'aider un peu, j'ai commencé à faire quelques repérages en partant du Cap Nord. 2000 kilomètres en 15 jours, c'est forcément un peu parcellaire.
Tu pourrais raconter l'histoire d'un fils de pêcheur, qui verrait tous les matins son père partir sur son bateau en rêvant de l'accompagner plus tard.
A Tromso, tu découvriras la vie des mousses sur les bateaux de chasse aux phoques qui partaient pendant de longs mois tout autour de l'arctique.
Sur les iles Lofoten, les paysages parlent d'eux mêmes et chaque image permet d'imaginer une histoire différente à chaque fois.
Le petit village de Nusfjord par exemple, a su rester le même à travers les années et éviterait d'avoir à construire des décors. Tout y est resté identique au début du siècle.
Sitôt rejoint le continent, ce sont les torrents qui offrent des images merveilleuses, notamment à cette période de fontes des neiges.
Et que dire de la majestueuse route des trolls. Ames sensibles, s'abstenir!
Enfin, les petits pêcheurs auront mille histoires à raconter, tant les fonds sont poissonneux.
Et pour la touche romantique, le Geirangefjord offre tous les ingrédients nécessaires à une love story.
Pour résumer, la côte norvégienne est un endroit inoubliable qui se prête à 1000 histoires, dans la neige ou sous le tunnel le plus long d'Europe!
Voila, jespère que cela t'aura donner des idées, des envies, de voyages à défaut de tournages.
A bientôt, et bon tournage en attendant.
J + 180
Grimsbu , le 30 juin 2015
Voila un semestre que nous sommes sur la route. Et celle-ci nous a menée jusqu'au nord du nord de l'Europe. Le 1er juin, nous accostions à Helsinki, dans l'idée de changer de paysages et de cultures.
Et bien, nous sommes servis!
La traversée de la Finlande et de ses 1000 lacs fut un ravissement. L'architecture n'est pas en reste avec les maisons en bois et les villages au bord de l'eau mais c'est la nature que nous retiendrons avec ces forêts et ces longues routes serpentant au milieu des lacs.
C'est aussi en Finlande qui nous traverserons le cercle polaire et que nous perdrons la nuit. Depuis mi-juin, le soleil joue les premiers roles et nous avons dû apprendre à dormir la lumière allumée!
C'est en Finlande également que nous découvrirons la culture sami, que nous appelons lapons chez nous. Comment des hommes et de femmes arrivent à vivre depuis des siècles de ces régions au climat si rudes? Je dois dire que nos difficultés hivernales dans le pilat paraissent bien dérisoires à comparer des -50° C à supporter dans des huttes en bois.
Après ce hors d'oeuvre nordique, nous avons attaqué le plat de résistance avec la Scandinavie, après un passage en douane que nous redoutions du fait des histoires entendus et qui s'est finalement passé sans même que nous nous en rendions compte.
Et si la Finlande nous avait déjà donné le goût du Nord, la Norvège a fini de nous convaincre des beautés nordiques. Nous n'oublierons pas de sitôt notre soirée du 21 juin 2015 au cap nord, et notre redescente le long des fjords et à travers les Lofoten fut un ravissement.
S'il n'y avait qu'un bémol à mettre, ce serait celui de la météo. Nous avons beau être en été, le temps oscille entre gris clair et gris foncé, et le thermomètre semble ignorer qu'avec des chiffres, on peut fabriquer des nombres!
Difficile de rivaliser avec Saint-Etienne où l'on me dit que la canicule s'est installée!
Le seul aspect positif de cette non-clémente météo, c'est l'absence quasi totale d'insectes volants. Alors que l'on nous avait mis en garde maintes et maintes fois et que nous avions consacré un placard complet du camping-car à toutes sortes de répulsifs, nous avons traversé les lacs, les marais et les forêts sans connaitres les terribles mouches mordeuses, les taons et les moustiques!
Ce voyage en Europe nous aura aussi appris le coût de la vie. Si l'Europe du sud nous a permis de gouter régulièrement aux restaurants et de profiter pleinement des loisirs, l'arrivée en Norvège a immédiatement tendu les cordons de la bourse: 1,5 € le litre de diesel, 12 € le paquet de cigarettes et 100 € le fond de caddie au supermarché. 1374
Cela a bien sûr un peu modifié nos habitudes alimentaires. Jusqu'à présent, nous trouvions les mêmes produits qu'en France dans le mêmes supermarchés ou sur les marchés.
Mais ici, nous n'avons pas encore trouvé de marchés et les magasins d'alimentation distribuent peu de produits que nous connaissons, alors on improvise et on a changé le jambon et les saucisses par du saumon et du renne!
Et pour finir, je ne résiste pas au plaisir de citer mon ami Emilien: Après 19 pays traversés, l’évidence nous saute aux yeux. La Norvège est le pays le plus beau de notre voyage. Certainement pas le plus chaud, ni le plus accessible, ni le plus accueillant, mais assurément le plus beau, et aussi le plus cher. Chapeau.
PS: mes prévisions kilométriques étaient vraiment très optimistes!
Au nord du nord
Lodingen, le 26 juin 2015
Chers Albert et Quentin,
Rouler en voiture scandinave, c'était déjà un de mes trips, mais voyager en Scandinavie, c'est LE trip!
Cela fait maintenant 8 jours que nous sommes arrivés en Norvège et nous en prenons plein les yeux. Il suffit de s'arrêter sur le bord de la route pour être émerveillés. Quelques clichés illustrent ma lettre mais même le format 16/9 aura du mal à retranscrire la beauté des paysages dans lesquels nous évoluons. La Finlande nous avait donné un avant gout du Nord, mais sous forme de longues plaines remplies d'arbres. Maintenant, changement de décor: la Terre s'est élevée au bord de la mer et les fjords ont creusé des vallées monumentales.
Notre première destination norvégienne marquera pendant longtemps nos mémoires: le Cap Nord. Je crois que j'y pense depuis notre départ. Après la pointe extrème sud de la Grèce, puis les méandres du delta du Danube à l'est, atteindre le point le plus septentrionale de l'Europe constituait le troisième pilier de notre voyage.
Et je dois dire que les Eléments ont été avec nous, car sous ces latitudes, la météo se fait souvent capricieuse. Mais pour nous, elle avait sorti le grand jeu: un soleil éblouissant, plongeant dans l'océan arctique mais sans jamais y disparaitre, flirtant avec l'horizon avant de reprendre sa course et de s'élever encore et encore.
En plus, nous avons retrouvé nos amis Emilien et Mélanie, ainsi que Guy et Claire et le soirée fut longue, car les apéros dans les pays où le soleil ne se couche jamais n'en finissent pas c'est évident.
Nous avons ainsi vécu 24h avec ce soleil du bout du monde, sans jamais nous lasser de ce spectacle incroyable et de cette lumière infinie.
Et puis il a fallu reprendre la route car la Norvège est un pays qui est beau, mais qui est grand. 2500 kilomètres nous attendent avant de rejoindre le sud et nous avons rendez-vous le 11 juillet, alors il ne faut pas tarder.
Nous avons quand même pris le temps de faire escale à Alta, où se trouvent les plus anciennes peintures rupestres d'Europe du Nord qui ont quelques 5000 ans. Et n'en déplaise aux scientifiques, l'idée d'avoir coloré en rouge ces traces du passé nous permet d'en profiter pleinement aujourd'hui, car sinon on ne voit pas grand chose. 1719
Pour finir, je vous laisse découvrir ces quelques clichés, bien pale reproduction des paysages que nous avons la chance de découvrir chaque jour. A bientôt
PS: hier soir, j'ai eu la chance de voir le soleil de minuit s'embraser. C'était magnifique (les photos ont été prises 5 minutes avant minuit!)
Et Axel a pêché son premier poisson arctique!
Travaux pratiques
Ivalo, le 16 juin 2015
Chers Frédéric et Sandrine, Léa et Anthony
Les voyages forment la jeunesse, dit-on. La présence de vos neveux et cousins nous rend encore plus impérieuse cette maxime.
Concernant les maths et le français, nous nous y collons tous les matins de la semaine, non sans difficulté, et peut-être plus pour nous que pour eux. Comme nous l'avons déjà écrit, c'est avec un réel plaisir que nous les confierons de nouveau aux bons soins de l'Education Nationale, nos instituteurs ayant infiniment plus de patience et de savoir-faire que nous deux réunis.
Mais les apprentissages ne s'arrêtent pas là et il reste bien d'autres matières à étudier. Et heureusement, les travaux pratiques ne manquent pas sur la route.
Notre première leçon s'est déroulée au musée de l'aviation de Jyvaskyla. L'occasion d'apprendre à se servir d'un palonnier, à lire un altimètre ou encore à envoyer une rafale de missiles à ses ennemis.
Le temps également de piloter une SAAB, comme Papa.
Cours d'histoire aussi, car le logo de l'armée finnoise en a fait réagir plus d'un!
Le lendemain, nous avons attaqué la sociologie au musée ethnographique d'Oulu en visitant d'anciennes maisons finlandaises
ainsi que les ateliers des bucherons
et cette drole d'installation dont je vous laisse essayer de deviner l'usage.
Après une petite escale sur l'ile d'Hailuoto, près de l'eau et des oiseaux,
nous avons continué plein nord pour la leçon suivante: ethologie sur les espèces endémiques au zoo de Ranua. Plus surement que plusieurs journées d'observation dans la forêt, quelques heures nous ont suffit pour approcher loutres, castors, ours blancs et bruns ou autres lynx ou Wolverine
Dès le lendemain, nous abordions les questions plus complexes d'astronomie, ou comment expliquer à des enfants de 8 ans pourquoi nous ne voyons plus la nuit depuis maintenant bien une semaine, en visitant le musée arctique de Rovaniémi.
Tout ce qu'il faut savoir sur ce territoire si particulier et ses habitants les Sami, que nous appelons nous les Lapons.
Nous avons ensuite enchainé par le cours de sciences naturelles dans le musée du bois, pour appréhender cette ressource naturelle si chère au coeur des Finlandais.
Et puis vint le cours de géographie pratique, en découvrant qui habite au 66°32'35”, juste après avoir traversé le fameux CPA.
Heureusement pour tout le monde, après la semaine vient le week-end et nous avons retrouvé avec un immense plaisir nos amis Emilien et Mélanie dont nous avions fait la connaissance à Wien il y a quelque semaines.
Pour rester sur une note pédagogique, je m'en tiendrais donc aux exercices d'éducation physique plutôt que de vous narrer en détail les échanges linguistiques et alcoliques que le barbecue du samedi soir a occasionnés. (Je vous parlerais de l'angle de Guy un autre jour)
Et pour finir, nous avons aujourd'hui eu notre cours de géologie en explorant une mine d'améthiste avec notre guide Elie qui nous a expliqué comment cette roche s'est formé, à raison d'un centimètre par million d'année, tout de même!
Et ensuite, travaux pratiques
au milieu d'un magnifique paysage
Voila un échantillon de nos vacances studieuses, qui valent surement une année d'école et qui j'espère feront plus tard de nos enfants des individus curieux et de tout et prêts à explorer le monde.
En attendant, nous vous souhaitons un bel été avant de nous retrouver à la rentrée pour vous raconter tout cela plus en détail.
A la recherche du Sisu
Jyvaskyla, le 9 juin 2015
Chers Eric et Roxane,
Nous poursuivons actuellement notre découverte du territoire finlandais et nous découvrons chaque jour un peu plus de l'esprit propre à ce pays: le sisu, le coeur de l'ame finlandaise. Antinomie de la fougue latine, il s'agit de cette capacité propre aux pays nordiques d'être capable de résister à des hivers sans soleil, de ne connaitre de salut que dans le retour à la nature, et d'être toujours capable d'avancer quelque soit les épreuves et les événements, sans se départir d'une maîtrise de soi totale.
Eric, je ne doute pas que tu ais connu il y a quelques années un célèbre pilote de rallye finlandais qui s'appelait Ari Vatanen. Au volant de sa peugeot 205 (tiens, tiens...) il fut sacré champion du monde des rallyes à plusieurs reprises et fêtait toujours ses victoires en buvant... un verre de lait. Il aurait pu exulter, faire sauter le champagne mais non, il préférait boire tranquillement son breuvage blanc, archétype de cet esprit finlandais que nous apprenons à connaître.
Parmi les autres spécificités de la Finlande, il faut bien sûr citer le sauna. La Finlande en compte un pour trois habitants. Il est dès lors assez facile d'en trouver. Et si, comme moi, tu n'as jamais eu la chance d'en tester un du côté de Dunières, la Finlande est la destination idéale pour essayer.
J'en ai essayé deux pour l'instant, qui resteront dans ma mémoire je pense pendant un moment. Ils se trouvent à Tampere et font partie des plus anciens du pays, c'est dire. Le premier est encore chauffé au bois et ressemble à une vieille cave. Les murs blancs ont noircis sous l'effet de la fumée et la douche se prend toujours au seau d'eau, plus ou moins froid selon l'envie.
Le deuxième, qui date de 1926, permet de gouter à la tradition locale qu'est l'avantouinti. Il s'agit tout simplement de plonger dans le lac tout de suite en sortant du sauna. Par chance, nous sommes au mois de juin et il n'y a donc pas de glace à casser! L'effet est néanmoins saisissant!
Nous avons également découvert que la Finlande était à l'origine de la création de faciétieuses petites bêtes que nous connaissons bien. Un parc d'attraction leur est dédié, que nous n'avons pas évité évidemment.
Pour y arriver, il nous a fallu néanmoins conserver tout notre sisu, car nous avons rencontré notre première avarie technique: une vis dans un pneu. Et voila le camping car qui part au garage, heureusement le tout sous garantie. Et comme me le faisait remarquer le gars de l'assistance, un seul appel en 6 mois et 15.000 kilomètres, cela reste raisonnable.
Et puis la Finlande, ce sont surtout des paysages. Nous sommes actuellement au coeur des 1000 lacs et c'est un vrai bonheur de rouler au milieu des forêts pour découvrir, au détour d'un virage, un de ces lacs qui font la beauté de ce pays.
J'aurai pu aussi vous parler du chateau de Turku, de la ville de Rauma, du site préhistorique de Sammallahdenmaki ou encoe du musée Alvar Aalto mais il faut quand même qu'il nous reste des choses à vous faire découvrir quand nous nous retrouverons.
En attendant, nous recevons chaleureusement vos encouragements, soutiens et félicitations qui nous vont droit au coeur et continuons plein nord à la poursuite du soleil infini.
Finlande finlandaise
Turku, le 3 juin 2015
Chère Nicole,
Etrangement, pour une fois, il est assez agréable d'être “suivi”! Je me réjouis à l'idée que notre voyage puisse être partagé par le plus grand nombre. C'est une aventure à 5 mais nous aurons évidemment envie de la partager à notre retour et quoi de plus facile pour en parler que de s'adresser à ceux qui auront suivi nos péripéties.
En effet, je ne prétends pas au Pulitzer en publiant ces pages mais plutôt conserver une trace de ce que nous découvrons, de ce que nous vivons et traversons. Ces 8 mois sont un tel condensé d'images, de sons et d'odeurs que j'imagine mal comment tout retenir sans en consigner au moins une partie dans ce blog.
Il faut également se rendre à l'évidence, nous survolons l'Europe. 22 pays en 8 mois, fut-ce un long voyage, cela reste un marathon à l'échelle d'un continent. Chaque pays mériterait une vie, alors il nous faut trancher, choisir, sélectionner.
Pour ces 15 jours en Finlande par exemple, nous avons commençé par Helsinki, en nous arrêtant plus particulièrement sur l'île de Suomenlinna, ilôt fortifié qui garde l'entrée de la rade, le temps pour les enfants de jouer les apprentis sous-mariniers.
Nous avons ensuite fait un tour de la ville, rapide car le centre ancien est relativement petit et il ne reste pas grand choses des contructions initiales, car elles étaient en bois et les incendies et le temps en ont fait leur affaire.
Le lendemain, nous avons visité deux maisons d'artistes finlandais du début du siècle, porteur du design nordique.
Puis, nous avons fait le tour de la pointe sud-ouest du pays, l'occasion de découvrir les premiers paysages finlandais et les villages traditionnels de la côte, soit du côté des riches villas dans la pinède ou des maisons plus simples des pêcheurs
Bref, cette première incursion dans le nord nous plait énormément.
A Bientôt
j+ 150
Helsinki, le 31 mai 2015
Un cinquième mois se tourne, laissant derrière nous la République Tchèque, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, après avoir traversé 1500 kilomètres quasiment en droite ligne en direction du nord. Le thermomètre s'en ressent!
La république tchèque fut une suite de noms qui ont fait écho à nos souvenirs d'écoliers, de lecteurs, d'acheteurs, de voyageurs et même de garagistes: Tatra, Bata, Austerlitz, Pilsen et enfin Prague !
Prague restera quand même une visite marquante de notre périple.
La Pologne aussi a su nous faire découvrir ses joyaux, de Cracovie et les mines de sel de Wieliczka à Varsovie, pour finir au bord d'un beau lac en Mazurie.
Enfin, et c'est sans doute un de nos regrets, nous n'avons consacré qu'une semaine aux républiques baltes qui en méritaient au moins le double, mais ainsi va la vie des voyageurs itinérants, qui ne peuvent tenir en place.
Nous aurons quand même découvert Vilnius
et Riga, avec son centre ancien et son quartier Art nouveau,
Et l'hôpital où Loris se fera enlever ses points de suture.
Ainsi que les lacs lituaniens et les rives de la Baltique entre Lettonie et Estonie.
Et nous gardons toujours nos amis dans un coin de notre tête quand nous en croisons un!
Et les kilomètres défilent, inexorablement...
Surprenante Lituanie
Juodakampis, le 24 mai 2015
Chers Sylvain, Chantal, Timeo, Arthur et Anouk,
Sans doute comme nous, vous n'avez jamais mis les pieds en Lituanie (sauf Sylvain peut-être). Comme le veut la géographie, c'est la première république balte que nous visitons.
Et même si nous n'y avons passé qu'une poignée de jours, ce pays a su nous surprendre et nous enchanter.
La première surprise a été notre arrivée. Guidé pas notre fameux GPS facétieux, nous avons quitté la Pologne... par une piste de terre. Après avoir roulé quelques kilomètres en pleine forêt, la Lituanie est apparue à nos yeux, au détour d'un virage. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le passage à la frontière n'a été qu'une formalité... sans formalité!
Notre première visite fut pour un étonnant parc: le Gruto Parkas.
Pays satellite de la Russie dans l'ex-URSS, la Lituanie a retrouvé son indépendance au début des années 90. S'en est suivi un nettoyage des anciens signes extérieurs de soviétisme, notamment des statues, discipline artistique fort répandue dans ces contrées à cette époque. Mais plutôt que de tout bazarder à la déchetterie, ils ont préféré les remiser dans ce parc, afin de ne pas oublier sans doute. Voila donc un bestiaire surprenant, où Lenine est la star, entouré de Staline, Karl Marx et l'étrange Vincas Kapsukas
On retrouve aussi les “figures” traditionnelles de cette époque: les jeunes engagés, l'armée rouge et les femmes.
Tout cela dans un parc magnifique mais un peu flippant quand on se retrouve le long d'un cours d'eau, face aux miradors et aux barbelés, vestige d'une époque pas si lointaine.
Une carte notamment a retenu mon attention, celle des lieux ou les résistants lituaniens ont été enfermés entre 1940 et 1988. L'URSS était vraiment un chouette camp de vacances!
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises car après avoir fait le tour de statues, je me suis écarté un peu du chemin fléché et me suis retrouvé nez à nez avec ...un ours!
Heureusement, quelques centimètres d'épais acier nous séparait mais c'est quand même la première fois que j'en approchais un de si près. J'ai vu ensuite une mère et son petit ainsi qu'un puma? et de droles de petits felins.
Le lendemain, nous avons visité le village de Trakai et son château, fierté des Lituaniens.
Là encore, une petite surprise nous attendait: la chasse à l'ours à l'arc.
Heuseusement, tout le monde s'en est sorti vivant mais nous avons quand même décidé de nous équiper un peu mieux.
Notre troisième jour nous a amené à Vilnius, fameuse capitale de ce pays. Nous avons pris grand plaisir à errer dans les rues piétonnes, à gouter la nourriture traditionnelle et à arpenter la république libertaire d'Uzupis, pour y découvrir d'autres sortes de statues.
Enfin, notre dernière journée lituanienne nous a fait découvrir un autre parc à statues, mais celui-là beaucoup plus moderne puisqu'il rassemble toute une collection d'oeuvres contemporaines, issues notamment de l'année où Vilnius fut capitale européenne de la culture.
L'art moderne interroge toujours autant mais qu'il est agréable de se promener dans une belle forêt à la découverte d'oeuvres singulières.
Dire que l'on a tout compris serait éxagéré, mais on a bien rigolé quand même.
Et que dire de la soirée! Nous avons trouvé un petit coin tranquille, un havre de paix, au bord d'un lac, où Axel a pu s'en donner à coeur joie et nous ramener une douzaine de poissons, pas gros mais quand même!
Et la journée s'est terminée autour d'un barbecue bien mérité!
Du coup, on était tellement bien qu'on est resté tout le lundi de Pentecôte à profiter du soleil.
comme vous le voyez, il y a tout pour être heureux ici, sauf peut-être les 1800 km qui nous séparent et la température de l'eau qui est encore fraiche.
Bises à tous les 5 et à bientôt.
Nouvelles visites
Gizycko, le 19 mai 2015
Chers JB, Flo, Leia et Margot
Les voyages forment la jeunesse. Ils apprennent aussi à gérer l'imprévu. Lors de notre dernière discussion, tu m'avais demandé si tout le monde était en forme, surement un reflexe acquis sur les bancs de la faculté. A l'époque, ma réponse avait été sans équivoque: Tout le monde était en forme.
Il faut croire que les jours se suivent et ne se ressemblent pas, car les hopitaux polonais sont devenus nos principaux lieux de visite ces deux derniers jours.
Cela a commencé avec Axel, qui se plaignait de difficultés respiratoires et de douleurs au ventre. Du coup, dès notre arrivée à Varsovie, nous nous sommes mis en quête d'un hôpital. Coup de chance, celui-ci était à moins de 2 kilomètres du camping. Ni une ni deux, après nous être installés, j'emmenais Axel aux urgences pédiatriques. L'accueil fut parfait et après un examen par le medecin de garde, nous revenions rassurés, s'agiisant sans doute d'un problème digestif accompagné de remontées gastriques.
Nous avons pu donc, dès le lendemain, arpenter la ville sous un beau soleil, la marche au grand air nous semblant le meilleur des remèdes pour ce mal.
Qu'il est étrange de se promener dans une ville complètement reconstruite après guerre suite aux bombardements, alors que nous naviguions depuis notre départ sur des sites centenaire, voire millénaires en Grèce.
Nous avons salué l'enfant du pays, Nicolas Copernic, qui nous a offert une belle lecon d'astronomie.
Puis nous sommes arrivés en vue de la vieille ville et du château, que les Polonais ont reconstruit pierre par pierre dans les années 50, comme pour effacer les traumastismes qu'ils avaient connus.
Nous avons ensuite salué la deuxième enfant du pays, venue en France rencontrer son mari 9228
Puis nous avons déambulé dans les parcs et jardins,
tombant sur les traces de ce qui fut le pire ghetto de la seconde guerre mondiale.
Nous avons fini devant le palais de la culture, “cadeau” du grand frère soviétique à son fidèle satellite, aujourd'hui entouré de buildings tout fait capitalistes.
Nous avons gravi les 33 étages sans peine gràce à l'ascenseur pour profiter de la vue magnifique sur la ville, avec cette poche de toits rouges de la vieille ville reconstituée au milieu des immeubles en béton.
Et le lendemain, nous reprenions la route direction le Nord, pour nous rapprocher des pays baltes, pensant profiter en toute quiétude d'une soirée tranquille au camping, au bord d'un lac avec une aire de jeu pour les enfants. C'est l'aire que Loris n'a pas aimé. Pour une sombre histoire d'épreuves à accomplir, la traversée des balançoires en mouvement et en fer ne s'est pas terminée comme prévue. Résultat, une arrivée aux urgences à 9h du soir dans l'hôpital le plus proche et deux points de suture.
Nous avons donc mis en garde Nolan car les proverbes sont faits pour être dépassés et nous ne souhaitons pas une troisième visite hospitalière, pour quelque raison que ce soit.
Voila donc, Docteur, nos péripéties médicales de ces dernières 72h. Comme tu me l'avais dit, cela ne sert à rien d'emmener du matériel de suture si l'on ne sait pas s'en servir et il est vrai que je préfère utiliser ma carte européenne d'assurance maladie plutôt que l'aiguille recourbée!
Loin des yeux...
Cracovie, le 16 mai 2015
Chers Cyrielle, Sandrine Cyril Mathis
Ton charmant message nous est allé droit au coeur!
Vous aussi, vous nous manquez et nos retrouvailles n'en seront que plus joyeuses. Voila maintenant près de 5 mois que nous sommes partis et je dois te le dire, nous parlons souvent de notre retour, de nos amis, de notre maison, de notre chat et de vous tous. Le programme de septembre promet d'être chargé!
Les voyages ont cela de bien qu'ils nous aprennent à apprécier ce que l'on a quitté, mais encore plus ceux que l'on a quittés. Et vous en faites partie évidemment.
Nous reviendrons la tête pleine d'images, d'odeurs, de rencontres et rien ne nous fera plus plaisir que de les partager avec vous tous.
Nous sommes actuellement dans le 13ème pays de notre parcours: la Pologne.
Notre première visite fut celle de la mine de sel de Wieliczka: 9 niveaux de sous-sol et plus de 200 kilomètres de galeries.
Nous y avons croisé une princesse en sel,
des chevaux (qui étaient très biens soignés, rassure-toi),
des nains,
une église,
des cathédrales de bois blanc,
un lac souterrain,
et des couloirs,
des couloirs,
et encore des couloirs.
Heureusement un ascenseur nous attendait pour remonter toutes ces marches que nous avons descendu!
Aujourd'hui, nous avons passé le samedi en ville, mais pas à Saint-Etienne mais à Cracovie, deuxième ville du pays.
L'occasion était trop belle, nous n'avons pas résisté à faire le tour de la ville en calèche: Une belle calèche blanche, tirée par deux magnifiques chevaux noirs 8897 8916
De quoi voir la ville d'un peu plus haut, et surtout sans se fatiguer!
Ensuite, nous avons fait des voyages extraordinaires: Dans la tête d'un homme,
dans un labyrinthe de miroirs,
et dans un musée des papillons.
Comme tu le vois, nous découvrons chaque jour des choses formidables et nous emmagasinons de formaidables souvenirs dont nous nous souviendrons toute notre vie, et que nous raconterons à nos petits-enfants que nous serons vieux!
Je te souhaite encore 3 mois de bonheur avant de nous retrouver tous à Planfoy pour découvrir votre maison renouvelée!
Prague! Ô Prague!
Prague, le 12 mai 2015
Chère Karine, ma guide praguoise.
Je n'ai quasiment rien eu à faire! Il m'a suffit de suivre tes indications pour faire découvrir la capitale tchèque à toute ma petite famille.
Nous avons débuté dès notre arrivée car notre camping était juste à côté du zoo de Prague. Les enfants étant fous d'animaux, nous avons à peine posé le camping-car que les vélos étaient à terre et que nous partions à la découverte des ours polaires, girafes et autres bestioles surprenantes.
Le lendemain a été consacré à la visite de la vieille ville. Nous avons attaqué par “Ginger et Fred”, de l'architecte Franck Gery.
Ce fut ensuite un regal architecturale en suivant les petits cailloux que tu avais semés: Place Venceslas
puis staromestske nam.
et sa célèbre horloge astronomique
dans la tour que nous avons gravi pour découvrir un panorama à couper le souffle
et redescendu juste à temps pour entendre le coq chanter et la mort sonner les cloches !
Ensuite, nous sommes partis vers la place Tyn
puis la fameuse rue Celtna et son musée “Mme Tussaud”
Et nous avons fini dans le quartier juif, de toute beauté!
Le lendemain, après l'école
nous avons enfin traversé le fameux pont Charles et ses innombrables statues
puis nous avons pris les escaliers à gauche pour passer devant le mur J.Lennon,
avant de monter au chateau en passant par Mostecka puis Nerudova et l'église Saint-Nicolas et son plafond en trompe-l'oeil!
L'après-midi fut consacré à la visite du château, en finissant naturellement par la golden lane.
Il se trouve en plus que nous avons rencontré deux Rouchons très sympathiques, ce qui fait que les journées se finissaient systématiquement par un apéro.
Gràce à toi, et à Jeannot et Angèle, nous garderons un très beau souvenir de Prague, qui était notre dernière étape en République Tchèque, avant de découvrir la Pologne, mais ceci est une autre histoire...
Karine, je te redis encore merci pour tes précieuses informations. (et pour la photo collector!)
Découvertes tchèques
Cesky Krumlov, le 7 mai 2015
Cher Adrien,
Les pays se suivent et ne se ressemblent pas. Quel plaisir de pouvoir découvrir autant de choses différentes en quelques mois. Nous concentrons ainsi plusieurs années d'escapades estivales en un seul long “road trip”. J'imagine que ton voyage en Nouvelle Zélande devait ressembler un peu à cela.
Chaque pays que nous traversons nous offre son long de suprises et de découvertes. Cette semaine en Tchéquie en est un excellent exemple. Que d'eclectisme!
Nous avons commencé par la ville de Frenstat. Si elle ne recèle en elle-même pas de monuments ou de sites remarquables, elle se trouve au milieu de paysages vallonnés tout à fait propices à une belle balade en vélo. Toujours agéable de se promener en famille en humant le printemps qui arrive, avec l'occasion d'aider un paysan à rattraper un agneau perdu dans les bois!
L'après-midi, d'un coup de pédale, j'ai rejoint la ville de Koprivnice. Cela ne te dit peut-être rien mais il y avait ici autrefois une des plus grandes usines automobiles du pays, celle de la marque TATRA, dont les camions ont notamment eu leur heure de gloire pendant de nombreuses années en remportant le paris-Dakar camion.
Ce furent aussi des précurseurs, un peu à l'image de Citroen, des expéditions autour du monde pour prouver la fiabilité de leurs machines. La dernière expédition est partie en 1987 pour trois ans à travers les 5 continents. Quel changement ils ont du trouver à leur retour, le mur étant tombé entretemps!
Mais Tatra, ce furent également des voitures incroyables dans les années 50, le délire des designers et des ingénieurs n'ayant pas de limite, à l'image de cet aileron arrière ou de cette voiture qui nous serait fort utile à Planfoy.
Le lendemain, il ne nous a fallu que quelques kilomètres pour rejoindre Roznov et visiter le musée ethnographique en plein air de la Moravie. Plusieurs maisons traditionelles ont été rassemblées ici pour conserver et exposer la manière de vivre des populations de cette région.
Nous y avons même retrouvé l'ancètre du camping-car, digne du far-west.
Nous en avons également profité pour nous offrir un repas traditionnel dans une auberge.
La chance sera aussi de notre côté grace au chez qui nous avons fait le plein de fers à cheval.
Et pour en finir avec ce musée, mention spéciale aux ruches, qui ne ressemblent vraiment à aucunes autres.
Un véritable voyage dans l'histoire, captivante et instructive
Encore quelques kilomètres et nous nous retrouvons dans la ville de Zlin, là encore pour partir à la découverte d'une autre aventure industrielle, celle de la famille Bata, célèbre chausseur tchèque.
Passionnée de chaussures, la famille Bata a constitué à travers les années une magnifique collection de chaussures du monde entier!
Nous avons aussi visité les anciens bureaux de la compagnie, où subsistent encore un étage parfaitement restauré, un ascenseur automatique et même l'asenseur perso du patron.
Tout cela dans un immeuble inspiré des gratte-ciels américains.
Encore quelques kilomètres et nous nous sommes retrouvés sur le site même de la célèbre bataille d'Austerlitz, quand Napoléon triomphait des Autrichiens et des Prusses réunis. Grâce à une parfaite muséographie, et une traduction en français, nous avons pu faire un cours d'histoire in situ qui s'est fini bien sur par l'achat de soldats de plomb fin de continuer dans le camping-car les affrontements prusso-austro-français!
Comme tu le vois, les musées ont encore un bel avenir devant eux, tant que nous aurons besoin de savoir d'où nous venons, pour comprendre où nous allons.
A très bientôt
J + 120
Trencin, le 1er mai 2015
Et voila un quatrième mois derrière nous, consacré à la Hongrie, Wien et la Slovaquie.
La Hongrie me laisse un souvenir mitigé, même si nous y avons fait des rencontres formidables et des baignades inoubliables.
Pays trop plat pour nous!
Ce fut également l'occasion de retrouver une maison, avec une vraie salle de bains et un vrai lit, pendant toute une semaine, avec la famille en plus. Le confort, ça a du bon!
Il y eut ensuite l'étape surprise de Wien, non prévue à l'origine, mais il aurait vraiment été dommage de passer à côté.
Et enfin la Slovaquie, qui rassemble un peu tout: des villes agréables, des villages authentiques, des sources thermales, des montagnes et des châteaux. Beau concentré de ce qui nous plait!
Et pour finir, une visite du château de Bojnice que nous ne sommes pas prêts d'oublier!
Et avec tout ca, le compteur file!
Ecoles comparées
Kremnica, le 30 avril 2015
Chers élèves de l'école Charles Exbrayat
Comme vous le savez, Axel, Loris et Nolan vivent une année scolaire un peu particulière. En effêt, depuis Noël, nous sommes partis faire un tour de l'Europe en famille et en camping-car.
Mais ne croyez pas que ce soit 8 mois de vacances pour autant. Tous les matins, nous faisons aussi des mathématiques et du français, mais je ne suis pas sûr que des parents, aussi motivés soient-ils, aient autant de talent que Marjorie, Anne et les Stéphanies!
Nous nous énervons donc régulièrement sur le futur de l'indicatif, sur les tables de multiplication ou les divisions qui n'en finissent pas. Je peux vous dire qu'ils pensent souvent à vous, qui rencontrez les mêmes difficultés mais qui avez des institutrices patientes et à votre écoute.
En tout cas, vos messages leur font toujours aussi plaisir et permettent de conserver le lien, avant de vous retrouver tous l'année prochaine.
Mais si le français et les maths ressemblent à ce que vous vivez, il en va tout autrement des autres matières.
Pour les langues étrangères, l'anglais n'est plus la seule langue que nous étudions. Nous parlons également le grec, le bulgare, le hongrois ou encore le slovaque, comme maintenant.
Pour la géographie, nous travaillons sur les cartes routières et google maps, et l'observation des paysages que nous traversons, des côtes croates aux montagnes roumaines.
Pour l'histoire, les innombrables églises et châteaux nous permettent de découvrir les 10 derniers siècles au gré de nos visites
Pour les sciences, nous arpentons régulièrement les musées de minéraux et les zoos, pour découvrir toutes sortes d'animaux et de pierres.
Ces derniers jours, par exemple, nous sommes dans la région de Banska Stiavnica. Comme Saint-Etienne, il s'agit d'une région minière mais si l'on exploitait le charbon chez nous, ici il s'agit plutôt d'argent et d'or!
Nous avons donc commencé par étudier la carte géologique de la Slovaquie.
Puis nous avons donc visité l'équivalent de notre musée de la mine et nous avons passé une heure sous terre, à parcourir les boyaux de mine, lampes à la main, pour découvrir le quotidien des mineurs.
Nous avons ensuite pris la direction du musée géologique pour observer ce que ces valeureux mineurs avaient réussi à extraire du sous-sol.
Comme vous le voyez, l'école n'est pas tout à fait la même entre Planfoy et le camping-car mais vous apprenez tous des choses intéressantes.
Bon troisième trimestre et à l'année prochaine
Traversée slovaque
Banska Stiavnica, le 28 avril 2015
Chers Elsa, Yann, Tosca et Tess
Nous poursuivons tranquillement notre périple slovaque. Il semble bien que la saison touristique n'ait pas vraiment commencé ici. Le côté positif, c'est que nous sommes les seuls dans les campings. Le côté négatif, c'est que lesdits campings sont encore fermés en cette saison ! Nous n'avons donc ni eau, ni électricité et encore moins de wifi. Heureusement, les SMS passent encore ce qui nous a permis d'apprendre l'arrivée de Tess à qui nous souhaitons la bienvenue et pleins de bonheur pour toute la famille.
Après Bratislava, nous nous sommes dirigés vers le château de Devin, à quelques kilomètres de là.
Nous nous sommes installés sur le parking du château, à peu près seuls en attendant l'ouverture du site le lendemain à 9h. Quelle ne fut pas notre surprise, au réveil, de découvrir près de 50 voitures sur le parking et une dizaine de voitures de police qui gérait la circulation ! Après renseignements, il s'avérait qu'une commémoration en l'honneur du premier écrivain en langue slovaque se déroulait toute la journée sur le site du château. La visite se fit donc en masse, mais avec le plaisir d'entendre une chorale et même d'assister à une cérémonie religieuse, que nous avons vite fuie.
Ce fut également l'occasion de profiter d'un vide grenier organisé sur place et de faire le plein de tee-shirts car les enfants grandissent trop vite, tu verras !
Nous avons ensuite pris la direction du château de Cerveny Kamen (château de la Pierre-Rouge si ton slovaque est encore balbutiant!).
Comme dans bon nombre de châteaux slovaques, les visites se font en groupe, en slovaque, avec un livret en français. Autant dire que cela ne correspond pas tout à fait à nos attentes. Car nous ne comprenons évidemment rien aux explications et lorsqu'on résume aux enfants ce qu'on vient de lire, de lourds regards pleins de reproches nous assaillent. Il va falloir trouver autre chose !
Pourtant, comme tu as pu le remarqué, les châteaux ont dorénavant remplacé les églises pour nos visites, une certaine lassitude, pour ne pas dire plus, s'étant emparée des enfants dès l'apparition de croix et de clochers. Je ne saurai les en blâmer !
La visite valait quand même le coup, car le château est l'un des mieux conservés de Slovaquie et recèlent la plus importante collection de meubles et d'armes du pays.
Et surtout d'immenses caves prévues à l'origine pour entreposer du cuivre mais qui ont finalement abrité du vin, dont il ne reste plus une seule goutte maintenant, malheureusement.
Nous avons ensuite assisté à un spectacle d'oiseaux prédateurs et chaque enfant a pu prendre sur son bras son animal préféré :
Le lendemain matin fut consacré à une belle balade en forêt, parce qu'il n'y a pas que les pierres dans la vie.
Nous avons ensuite mis le cap sur Trnava, première ville royale de Slovaquie et Nitra, « mère des villes slovaques », deux villes ayant su conserver leurs centres historiques, qui tranchent radicalement avec l'urbanisme d'après-guerre !
Trnava
Nitra
Et que dire des statues qui ornent les péristyles des églises !
Voila un aperçu de ce que nous venons de découvrir ces quelques jours, et qui nous fait dire que la Slovaquie est une destination de vacances à ne pas négliger, si le cœur vous en dit.
En plus, vous serez à l'honneur !
Profite bien de ta petite et rendez-vous en septembre pour de nouvelles aventures.
Bien à toi.
Enfin!
Bratislava, le 23 avril 2015
Cher Yann, Véro et Sacha
Voila enfin ta lettre qui arrive. Comme tu t'y attendais, j'ai attendu Bratislava pour te l'envoyer, en souvenir d'une virée à l'est il y a maintenant plus de 20 ans !
Le passage de la frontière n'est plus qu'une formalité, les barrières étant levées et les douaniers absents !
Bratislava est située juste à côté et il ne nous faut que quelques minutes pour la rejoindre. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la première vision de la ville n'est pas vraiment enchanteresse. Les barres d'immeubles barrent l'horizon et même si les couleurs viennent égayer l'ensemble, on est loin des villages grecs ou des immeubles viennois !
Heureusement pour nous, le camping est un peu à l'écart, dans un site qui s'appelle « les sables d'or ». Je ne sais pas si cela existait à ton époque mais l'endroit est vraiment sympa, au bord d'un plan d'eau avec des aires de jeu pour les enfants et un spot de wakelake pour moi. Pour résumer, le wakelake c'est un tire-fesse au-dessus de l'eau que tu parcoures en wake-board. Difficile au début mais quand tu prends le coup de main, c'est vraiment plaisant. Au bout d'une heure, je n'avais plus de bras. Mais je retiens l'idée d'aménagement pour la proposer à mon retour, à Saint-Victor par exemple!
Le lendemain, nous avons pris la direction du centre-ville pour découvrir la cité. Dans mon souvenir, Bratislava était une ville un peu austère, sortant à peine du soviétisme. J'ai découvert au contraire une charmante cité, peuplée de magnifiques immeubles et surtout parsemée d'innombrables sculptures.
Nous avons passe l'après-midi à déambuler, sous le soleil, en visitant tout de même deux musées, l'un consacré au travail artistique du verre et l'autre à un artiste local, héritier de Vasarely : Milan Dobes.
Grâce à l'excellente guide du musée, même les enfants ont pu apprécier l'art concret.
Par contre, je n'ai pas réussi à retrouver l'entrée du SEGA hall que tu m'avais fait découvrir dans un ancien bunker désaffecté, ni l'hôtel où nous avions séjourné. Autre voyage, autres souvenirs...
Portez-vous bien et ne souriez pas trop sur les photos.