Suède, le 28 juillet 2015
Chers Appolon, Zeux, Eole et autres dieux du temps et de la météo,
Pourquoi nous infliger tant de désarroi?
Depuis maintenant plus d'un mois, nous descendons dans le sud en espérant des jours meilleurs et notre ciel continue d'être aussi bouché que les trompettes de la renommée.
Certes, nous sommes partis du cap nord, ce qui nous laisse un peu de marge avant de croiser la canicule, mais quand même! Nous n'aurons connu des sommets norvégiens que les cimes enneigées et ceintes de nuages et la Suède ressemble à s'y méprendre à ces plaines pluvieuses de l'Asie.
Si d'aucuns souffrent des chaleurs estivales caniculaires, nous, nous souffrons d'un été que certains ici annoncent comme le plus pourri du siècle.
Pourtant, l'été sait être beau et chaud par ici, comme nous le prouvent les photos des autres blogs des années précédentes que nous nous refusons dorénavant à consulter, pour ne pas en rajouter à notre frustration: 15°C au meilleur de la journée, et des journées ininterrompues de pluie.
Nous avons pris acte de notre déveine et nous choississons de rouler dès que la pluie se met à tomber. Car nous le pouvons! En effet, nous croisons chaque jour de valeureux mais intrépides cyclistes en randonnée, qui se faisaient sans doute une joie de découvrir la Scandinavie en vélo, sans avoir à redouter la chaleur. Que ca à l'air dur, de pédaler protégés de la tête aux pieds par un poncho!
Heureusement, le soleil daigne faire quelques apparitions, et nous en profitons alors pour sortir découvrir ce nouveau pays.
Notre première étape s'est faite au bord d'un lac, dans un magnifique village, où nous aurons même eu le temps de pique niquer avant la traditionnelle ondée.
Notre bivouac du soir se fera au bord d'un autre lac, le premier s'étant révélé trop peu poissonneux.
Dans celui-là au moins, je peux être formel, il y a du poisson! Et même de sacrés bêtes, car, alors que j'avais ferré mon premier saumon et que je l'avais presque ramené sur le ponton, celui-ci, dans un ultime sursaut de vigeur et dans un coup de queue magnifique arracha mon bas de ligne, ne me laissant que ma déception et mon fil balottant dans le vent.
Deux jours plus tard, un nouveau rayon de soleil nous accueillit à Skokloster, à l'occasion d'un tournoi de chevaliers.
Après la visite du château, nous nous installons donc sur l'herbe pour déjeuner puis pour assister à la démonstration des cavaliers, rivalisant d'adresse avant de s'opposer en joute.
Profitant du beau temps, nous nous dirigeons directement sur Stockholm. Grand bien nous en fait, car seule la matinée nous épargnera, nous laissant ainsi le temps de découvrir la vieille ville avant que la pluie ne nous oblige encore une fois à plier bagage pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus jaune.
Toutefois, la pluie ne nous gène pas toujours, notamment lorque nous visitons les musées, comme celui de l'usine SAAB, une étape obligée dans notre périple.
Puis, nos deux dernières étapes nous mèneront à Goteborg, puis Malmo, mélange de modernité et d'histoire,
*************************************************************************
Avant de quitter ce pays... sous la pluie.
Chers dieux, vous le comprenez maintenant, il est une chose de connaître le froid dans les montagnes bulgares en février, il en est une autre de vivre un mois de juillet sous la pluie par 15 °. Il ne vous reste plus beaucoup de temps pour que nous puissions user nos shorts autant que nous avons usé nos pantalons, pulls et blousons. Je n'espère déjà plus rien pour juillet, mais je vous attend au tournant d'août.